Dix-huit pays. Onze jours de compétition. Trois villes hôtes. Un gagnant. Tel est le format de la 109e édition de la Coupe Davis, la coupe du monde pour les équipes nationales de tennis. La Belgique, finaliste en 2015 et 2017, ne sera pas là, mais il sera intéressant de voir comment l’Espagne, tenante du titre, va gérer l’avantage du terrain, ce que la Russie a en réserve et comment les outsiders que sont le Canada et l’Italie se présenteront.
Au début du mois, les femmes russes ont remporté la Billie Jean King Cup, plus connue sous son ancien nom Fed Cup, et personne ne serait surpris de voir la Russie faire un doublé historique qui a seulement été réalisé auparavant par l’Australie, la République tchèque et les États-Unis. Mais peut-être que nous aurons-nous droit à une autre surprise après la victoire d’Alexander Zverev dans les ATP Finals, arrachant le trophée à Daniil Medvedev et Novak Djokovic ?
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La Coupe Davis pour les nuls
Gerard Piqué, joueur vedette de Barcelone, a vu grand en reprenant l’organisation de la mythique Davis Cup en 2018 avec son holding Kosmos. Fini les matchs à élimination directe étalés sur une année civile, où les équipes jouant à domicile choisissent leur surface de prédilection. L’icône du Barça s’est débarrassée du format traditionnel et a imaginé une compétition qui ressemble beaucoup à une Coupe du monde.
Innsbruck (Autriche), Madrid (Espagne) et Turin (Italie) accueillent les 18 nations encore en lice pour la victoire dans la phase finale de la Coupe Davis. Les participants sont répartis en six poules de trois et les rencontres entre deux pays se jouent le même jour en trois sets. Les six vainqueurs de groupe et les deux meilleurs seconds accèdent aux quarts de finale. Et à partir des demi-finales, tous les protagonistes seront attendus dans la capitale espagnole.
Malgré toutes les innovations de ces dernières années, il n’est pas inconcevable que le format actuel soit modifié l’année prochaine ou ultérieurement. À partir de 2022, le nombre de participants sera de toute façon réduit à 16. On se demande ce que Piqué nous réserve avec son nouveau joujou.
From Russia with love
Tout comme l’équipe féminine, qui a sévi durant la Billie Jean King Cup, les hommes ne sont pas autorisés à arborer le drapeau russe pendant la Coupe Davis. L’équipe masculine a donc été rebaptisée l’équipe de Russie de la Coupe Davis (RTF). Ce nom insipide contraste fortement avec le talent qui va émerger durant le tournoi. Une équipe qui se présente avec Daniil Medvedev (ATP 2), Andrey Rublev (ATP 5), Aslan Karatsev (ATP 18) et Karen Khachanov (ATP 29), doit forcément viser le gros lot. En 2019, les Russes ont perdu leur demi-finale face au Canada, mais avec un Karatsev et un Rublev qui a deux ans de plus, cette équipe semble beaucoup plus forte qu’il y a deux ans.
Le 28 novembre, on aura droit au choc tant attendu entre l’Espagne et les Russes, avec la première place du groupe pour enjeu. Le vainqueur rejoindra les quarts de finale du tournoi et il va sans dire qu’à ce moment le véritable favori du tournoi pourra se manifester.
La dolce vita
Il faudrait un miracle pour que l’un des quatre demi-finalistes de l’édition précédente (la Russie, la Grande-Bretagne, le Canada et l’Espagne) ou un des deux pays ayant reçu une wild-card (la France et la Serbie) ne reparte pas avec la coupe.
L’Espagne bénéficiera probablement de l’avantage du terrain, mais l’absence de Rafael Nadal est une perte sérieuse. Avec Pablo Carreño Busta, le jeune talent de 18 ans Carlos Alcaraz et Marcel Granollers, l’un des meilleurs joueurs de double au monde, les Espagnols sont en principe suffisamment armés pour glaner un deuxième titre consécutif en Coupe Davis, comme en 2009.
Avec 32 victoires, Team USA est le pays le plus titré en Coupe Davis, mais les États-Unis devront se débarrasser de l’Italie dans le groupe E. Le capitaine Mardy Fish a dû faire ses adieux à Bob et Mike Bryan, les meilleurs joueurs de double de l’histoire du tennis moderne, mais il a pu choisir parmi 12 joueurs du top 100 lors de sa sélection. John Isner, Reilly Opelka et Frances Tiafoe, pourront-ils tenir tête à une équipe d’Italie qui, avec Jannik Sinner (ATP 10), Lorenzo Sonego (ATP 27) et Lorenzo Mussetti (ATP 59), possède trois jeunes joueurs qui ont montré des bribes de leur talent exceptionnel en 2021 ?
Le chagrin des Belges
En moins de cinq ans, l’équipe masculine de tennis belge a dégringolé dans la hiérarchie de la Coupe Davis. De 2015 à 2018, la Belgique a joué deux fois la finale et une fois le quart de finale, mais en mars dernier, le capitaine Johan Van Herck a été confronté à la dure réalité lors du tour de qualification contre la Hongrie. Sans son fer de lance David Goffin, la Belgique ne fait en effet pas le poids face aux pays du top mondial. Ruben Bemelmans, Kimmer Coppejans, Arthur De Greef et les joueurs de double Joran Vliegen et Sander Gillé sont des joueurs talentueux, mais ils sont un peu trop courts pour mener l’équipe belge vers les sommets en Coupe Davis.
En septembre, la Belgique a eu besoin d’une remontada contre la Bolivie pour survivre au premier tour préliminaire du Groupe mondial I et en mars, Bemelmans et ses coéquipiers pourront tenter de se qualifier pour la phase finale de la Coupe Davis de 2022. Hormis les pays qui participent à la phase finale cette année, la Belgique sera le pays le mieux classé des préliminaires devant des nations comme l’Argentine (15e), les Pays-Bas (20e) et le Brésil (26e), et nos compatriotes seront donc plus ou moins favoris pour atteindre le tour final.
Le calendrier
Phase de groupe : 25/11 – 28/11
Quarts de finale : 29/11 – 02/12
Demi-finales : 03/12 – 04/12
Finale : 05/12