Ceux qui ont apprécié Paris-Nice et Tirreno-Adriatico la semaine dernière, prendront un vif plaisir à regarder Milan-Sanremo aujourd’hui. La Primavera n’est pas seulement la plus longue course d’un jour du calendrier cycliste international grâce à son tracé de 293 km, mais elle fait aussi figure de véritable point de départ des classiques printanières. Ces dernières semaines, les coureurs de classiques ont pu se cacher derrière leurs leaders, mais cette fois-ci, ils devront tous sortir le grand jeu.
Les favoris pour la victoire ? À cause des forfaits de Julian Alaphilippe, Sonny Colbrelli et Caleb Ewan, les trois favoris restants sont Tadej Pogačar, qui fêtera ses débuts à Milan-Sanremo, Wout Van Aert et Mads Pedersen. Où la victoire reviendra-t-elle à un invité inattendu ? Rendez-vous sur Bingoal pour parier sur Milan-Sanremo et profitez de tous les autres paris sportifs sur le cyclisme !
Quels sont les changements sur le parcours ?
Le Capo Mele, le Capo Cervo, le Capo Berta, la Cipressa et le Poggio di Sanremo seront tous présents entre Milan et la ville balnéaire un peu bobo de Sanremo. Mais on attend avec impatience de voir les coureurs faire l’ascension du Passo del Turchino, qui fait sa réapparition à Milan-Sanremo après une absence de deux ans. Lors des premières années de la course, le Passo del Turchino était un horrible pic enneigé que les coureurs devaient parfois conquérir à pied, mais entre-temps, la colline de 530 m a dû abandonner son rôle de juge principal de l’épreuve en faveur de la Cipressa et du Poggio.
La Cipressa, avec ses 4,1 % de pente sur une distance de 5,6 km, est un jeu d’enfant pour les vrais grimpeurs, mais c’est le baromètre parfait pour les sprinters. Ceux qui éprouvent déjà des difficultés à apprivoiser cette colline, échoueront également sur le légendaire Poggio. En soi, le Poggio, qui présente une pente moyenne de 4 % sur 3,7 km, ne demande pas d’efforts inhumains, mais après six heures de vélo, la montée peut faire très mal. Et comme chaque année, il sera impossible de prévoir ce que le peloton nous réserve une fois qu’il a atteint le sommet qui vacille à 169 m d’altitude. Est-ce qu’un casse-cou tentera sa chance ? Est-ce que quelques coureurs auront le cran de former une petite alliance ? Ou il faut se préparer à voir un sprint dans un grand groupe ?
L’Italie, va-t-elle enfin reprendre le pouvoir ?
Dans les années 1990 et au début des années 2000, les Italiens étaient encore quelque peu dominants dans la Classissima. En 1993, 1994, 2003 et 2006, les tifosis ont même pu applaudir un podium entièrement italien. Mais entre-temps, les coureurs locaux ont dû céder leur prérogative à une multitude d’étrangers. Au cours des 15 dernières éditions, Vincenzo Nibali a été le seul Italien à gagner (2018) et à monter sur le podium (2012). Cette année, c’est donc indispensable pour l’Italie de remporter ne fût-ce qu’une troisième place. Avec Sonny Colbrelli et Matteo Trentin, deux candidats italiens se bousculaient pour une victoire à Milan-Sanremo. Mais ils ont été contraints de déclarer forfait ces derniers jours et leur absence constitue un coup dur pour les Italiens. Giacomo Nizzolo, Alessandro Covi, Damiano Caruso et Filippo Ganna auront sans doute de la repartie, mais ils devront prouver qu’ils sont plus que de simples outsiders pour la victoire finale.
L’année dernière, Colbrelli, Trentin et Nizzolo avaient terminé respectivement à la 8e, 12e et 18e place et il sera impossible pour les coureurs italiens de réitérer cette performance. La pression sera sur les épaules de Nizollo, qui a terminé cinquième à Kuurne-Bruxelles-Kuurne lors du week-end d’ouverture de cyclisme belge.
Avec Drone Hopper-Androni Giocattoli, Bardiani CSF Faizanè et Eolo-Kometa, trois équipes ProTeam italiennes ont reçu une invitation pour participer à Milan-Sanremo, mais elles ne joueront probablement pas un rôle important pendant la course.
Qui sera plus malin que les sprinters ?
Milan-Sanremo a longtemps trainé la réputation d’être une course où les équipes de sprinters contrôlaient tout pour lâcher leurs bombes sur la Via Roma. Mais ces dernières années, Milano-Sanremo est devenu un happening international où les puncheurs, les coureurs de classiques et même les amateurs de grandes courses à étapes peuvent s’en donner à cœur joie. Le palmarès récent, qui comprend Michal Kwiatkowski (2017), Julian Alaphilippe (2019), Wout Van Aert (2020) et Jasper Stuyven (2021), en est la meilleure preuve.
Le grand favori Pogačar, qui a déjà remporté l’UAE Tour, les Strade Bianche et Tirreno-Adriatico cette année, peut poursuivre la tradition de ces dernières années. Avec son équipe UAE Team Emirates, le Slovène a déjà établi un plan pour éliminer les sprinters comme Peter Sagan et Fabio Jakobsen sur le Poggio. Et les hommes qui devront neutraliser Pogačar sont Tom Pidcock, Michael Matthews et Søren Kragh Andersen. Et que peut-on attendre de Mathieu van der Poel, qui fait son retour dans le peloton après des mois de blessure ? Le Néerlandais a terminé cinquième l’année dernière et devrait un jour être en mesure de remporter la classique printanière, mais aujourd’hui, il ne sera sans doute pas de taille face à des coureurs qui ont déjà accumulé des centaines de kilomètres de course.
Quel Belge va se surpasser ?
Tim Declercq : forfait. Yves Lampaert : forfait. Jasper Stuyven : forfait. Son équipe Trek – Segafredo n’y a sans doute pas pensé, mais Stuyven aurait pu devenir le premier coureur depuis Eric Zabel (vainqueur en 2000 et 2001) à gagner deux fois de suite le Milan-Sanremo. Mais pour cause de maladie, Stuyven ne prendra pas le départ à Milan. Du coup, c’est à Philippe Gilbert, Jasper Philipsen, dont l’équipe Alpecin-Fenix jouera probablement la carte Van der Poel, et surtout à Van Aert de placer la Belgique sur le podium.
Le coureur de Jumbo-Visma sait comment contrôler la course et où il peut faire la différence. Et c’est un gros avantage par rapport Pogačar, qui participe à la classique italienne pour la première fois de sa carrière. Van Aert est en bonne forme et avec l’aide de Primož Roglič, il pourra faire exploser le peloton sur la Cipressa et le Poggio. Pogačar sait donc à quoi s’en tenir !