Tout comme la saison dernière, le Giro peut partir dans tous les sens. Le Tour d’Italie est tout simplement moins prévisible que le Tour de France. Une chose est certaine : après la dernière étape à Milan, quelqu’un d’autre que Tao Geoghegan Hart montera sur le podium en tant que vainqueur du classement général. Hart s’est désisté pour se concentrer pleinement sur le Tour et les JO de Tokyo.
À quelques exceptions près, tous les favoris ont fait profil bas dans le peloton ces derniers jours. Pour Mikel Landal, le Giro est terminé après une vilaine chute sur un îlot de circulation, mais les cracks Alexander Vlasov, Hugh Carthy et Egan Bernal se sont tranquillement installés dans le top 10 du classement général. Jeudi, tous les autres chefs de file devront enfin sortir de leur cachette.
Tim Merlier était en tête du classement par points après sa victoire dans la deuxième étape de Stupinigi à Novara, mais entre-temps, il s’est fait dépasser par Giacomo Nizzolo et Elia Viviani. Et contre toute attente, Remco Evenepoel a déjà dû reprendre le leadership de son équipe après la déroute de son coéquipier João Almeida il y a quelques jours.
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Une bête indocile
Deux jours après l’étape laborieuse de Piacenza à Sestola, le peloton se lance dans la première étape de montagne du Giro. Avec ses 160 kilomètres, c’est la troisième étape la plus courte de la course italienne, mais il y aura 3 400 mètres de dénivelé positif à franchir. Un peu après le kilomètre 75, les coureurs devront affronter la Forca di Gualdo, longue de 10,4 km, avec une pente moyenne de 7,4 %. Après une courte descente, les coureurs enchaînent avec la Forca di Presta, qui s’élève à 1 536 mètres et qui est le point culminant de l’étape. Mais la bête que le peloton devra conquérir arrive tout à la fin avec la montée de San Giacomo, où dans la dernière ligne droite il faudra gravir 240 mètres de dénivelé sur une distance d’à peine trois kilomètres.
Comment se porte Evenepoel ?
Après un contre-la-montre satisfaisant à Turin, dans lequel il a terminé septième à dix-neuf secondes de Filippo Ganna, Evenepoel a fait son retour dans une étape intermédiaire après plus de dix mois d’absence. Evenepoel n’a pas voulu exploser ses jambes et est arrivé seizième à Sestola après une montée difficile de quatre kilomètres sur le Colle Passerino. Avec une septième place au classement général, le coureur d’une vingtaine d’années est à la hauteur des attentes, mais le premier vrai test suivra jeudi. Notamment, parce que son leader Almeida s’est fait malmener par les équipes de Bernal, Landa, Vlasov et Carthy et a terminé 49e à presque six minutes du vainqueur Joe Dombrowski. Mercredi, Evenepoel a pu récupérer dans l’ombre de ses coéquipiers et jeudi, le nouveau leader du Wolfpack devra de nouveau aller de l’avant. Chez Deceuninck – Quick-Step, on ne vise pas encore le maillot rose, mais on espère qu’Evenepoel restera dans le groupe de tête dans les prochains jours.
Quel Belge sera au rendez-vous ?
Comme prévu, les Belges sont aux premières loges dans ce Giro. Et dans le camp belge, ce sont surtout les hommes d’Alpecin – Fenix qui anéantissent tout sur leur passage. Le débutant Senne Leysen s’est fait remarquer lors de la deuxième étape en pilotant le peloton tout l’après-midi, après quoi Merlier a fini le boulot à Novare avec un sprint impressionnant de 150 mètres. Le lendemain, Gianni Vermeersch a terminé sixième dans le deuxième sprint massif du Giro et mardi, Louis Vervaeke a fait le show dans la première étape vallonnée du Giro. Avec une deuxième place provisoire, à 48 secondes du leader Alessandro De Marchi, Vervaeke a quasiment réussi son Giro.
En principe, c’est au tour de Lotto Soudal de se manifester jeudi. Thomas De Gendt participe à son vingtième grand tour et sera à la recherche de sa cinquième victoire au total. Le Waaslandien de 35 ans a remporté sa première et unique étape du Giro en mai 2012 et il est, avec Daniel Martin, Bauke Mollema et Egan Bernal, le grand favori de l’étape de 160 kilomètres où il faudra escalader trois parois escarpées. En principe, De Gendt a été convié au Giro pour épauler Caleb Ewan, mais jeudi, il pourra tenter sa chance. Si, pour une raison ou une autre, De Gendt n’a pas les jambes, Lotto Soudal peut sortir ses deux autres atouts belges Harm Vanhoucke et Kobe Goossens.