Oubliez pendant quelques heures l’agitation autour de l’EURO 2020 et de la Copa América. En effet, ce dimanche on aura à nouveau droit à une course cycliste de grande envergure. Depuis la fin du Giro (8 – 30 mai) et du Dauphiné (30 mai – 6 juin) les Belges ont dû se contenter principalement de courses de l’UCI ProSeries et de l’UCI Europe Tour, mais ils feront tous leurs retours au premier plan à Waregem. Au total, plus de 300 cyclistes seront au départ des championnats de Belgique de cyclisme sur route, et en ce qui concerne les hommes, la quête du titre national sera comme à son habitude une loterie.
Mercredi le contre-la-montre a été remporté de manière convaincante par Yves Lampaert et ce dimanche le peloton se mettra à la recherche d’un héritier pour Dries De Bondt, le lauréat de 2020. À moins que le coureur d’Alpecin – Fenix se succède à lui-même ? Le dernier coureur à y être parvenu était Tom Steels en 1987 et 1988. Et tout le monde est curieux de voir si Remco Evenepoel sera remis du choc mental qu’il a subi en milieu de semaine.
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Un critérium déguisé
Ce n’est pas commun, mais club de football de Zulte Waregem et les organisateurs de la classique À travers les Flandres ont uni leurs forces pour la 121e édition du championnat de Belgique de cyclisme sur route. Cette collaboration a donné naissance à un parcours relativement plat comportant trois boucles, dont la dernière contient quatre petites montées. Dans la finale, le peloton souffrira probablement le plus des virages serrés et de la transition constante entre les rues étroites et les boulevards généreux.
En effet, le championnat national de cette année est un critérium allongé réservé exclusivement aux coureurs belges, où les sprinters prendront un malin plaisir de dicter leurs lois. Et tout comme dans le Grand Steeple-Chase des Flandres, l’apogée sportif de Waregem Koerse, les meilleurs sprinters passeront la sixième vitesse dans les derniers hectomètres. Sauf si un casse-cou se met en tête de tenter une échappée comme lors de la dernière édition. Une chose est sûre : le déroulement d’un championnat de Belgique est si versatile que ça peut aller dans tous les sens.
Qui sont les hommes à abattre ?
Dans quelle mesure les différentes entités auront une emprise sur le peloton ? Si on se fie uniquement au nombre de coureurs inscrits, ce sont les écuries Sport Vlaanderen-Baloise (21 coureurs), Lotto Soudal (16 coureurs), Pauwels Sauzen – Bingoal (15 coureurs), Alpecin-Fenix (15) et Tarteletto-Isorex (13) qui devraient contrôler la course. Mais dans la pratique, ça sera à Deceuninck – Quip-Step, qui débarque avec Tim Declercq, Dries Devenyns, Iljo Keisse, Pieter Serry, Yves Lampaert, Remco Evenepoel et Mauri Vansevenant, de superviser le fil du script.
Avec ses trois victoires et ses quatre podiums depuis 2015, Lampaert est le coureur le plus performant de ces dernières années sur le championnat de Belgique de cyclisme dans la course en ligne et dans le contre-la-montre. Grâce à sa victoire dans le contre-la-montre en début de semaine, le Flandrien de 30 ans peut même réaliser un doublé historique. Le dernier à l’avoir fait était Philippe Gilbert (2011), qui malgré son âge avancé a une carte à jouer à Waregem.
Le plus grand rival de Lampaert sera sans doute Tim Merlier d’Alpecin-Fenix qui pourra compter sur l’assistance de Gianni Vermeersch, Louis Vervaeke et Dries De Bondt. Jasper Stuyven, l’outsider pour la victoire finale, a remporté Milan-Sanremo en mars et il a pour but de se rendre au Tour de France avec le maillot tricolore autour des épaules. L’assaillant de 29 ans de Trek – Segafredo devra cependant se contenter de son seul coéquipier Edward Theuns. Et pour finir, il faut aussi mentionner la présence de Greg Van Avermaet et Wout van Aert, qui à ce jour n’ont pas fait mieux qu’une troisième place. Et ils vont probablement maudire les organisateurs, vu que le parcours n’est pas assez relevé pour épuiser leurs concurrents.
Une revanche pour Evenepoel ?
La défaite dans le contre-la-montre a été dure pour Evenepoel. Surtout en vue du contre-la-montre individuel aux Jeux olympiques de Tokyo, dont le coureur de 21 ans a fait son objectif principal. Evenepoel manque d’explosivité en ce moment et ce n’est pas anormal vu le long chemin qu’il a dû parcourir pour retrouver la forme après sa chute dans le Tour de Lombardie.
Quelles sont les ambitions de la star du Wolfpack ? Evenepoel est conscient qu’il ne part pas favori dans un sprint massif contre un coureur rapide comme Merlier, donc il aura tout intérêt à déchirer le peloton. Tout dépendra bien sûr de la tactique qui a été mise en place par Wilfried Peeters. Ces derniers jours, les coureurs de Deceuninck – Quick-Step sont restés évasif sur la stratégie choisie, mais il ne serait pas étonnant qu’Evenepoel ait reçu les pleins pouvoirs pour tenter sa chance sur un tronçon en particulier.
Kopecky contre D’hoore
Tout comme chez les hommes, le championnat de Belgique de cyclisme sur route chez les femmes débutera sur l’Hippodrome de Waregem. Les femmes feront quatre tours de circuit, dit Briek Schotte, et effectueront trois boucles de 16 kilomètres sur les pavés de la Herlegemstraat et les pentes de la Holstraat (pente de 4,6 % sur un kilomètre) et du Karmeldreef (pente de 3,3 % sur 300 mètres). Lotte Kopecky ou Jolien D’hoore devraient être les premières à franchir la ligne d’arrivée après un peu plus de trois heures de courses sur 122 kilomètres. Le clou de l’histoire, c’est que les deux porte-drapeaux du cyclisme féminin belge formeront un duo de choc lors de la course à l’américaine aux JO.
Il y a quelques jours, la grande favorite Kopecky a donné une raclée à ses concurrentes et elle est devenue championne de Belgique du contre-la-montre pour la troisième fois consécutive. Et maintenant elle vise son deuxième titre consécutif dans la course en ligne. Kopecky devra faire face à une forte opposition de D’hoore, qui depuis 2018 traque sa cinquième médaille d’or belge. Si elle mène à bien sa mission, elle égalera le record de Nicole Van den Broeck, vieux de 44 ans.