Raoul Lambert contre Paul Van Himst. Les “Boeren” contre les “Dikke nekken”. We are Anderlecht versus No sweat, no glory. Lors de chaque tête-à-tête entre le Club de Bruges et Anderlecht, tous les antagonismes du football belge se retrouvent le temps d’un match. En septembre de cette année, cela faisait exactement cent ans qu’Anderlecht et le Club de Bruges se rencontraient pour la première fois et, au cours des vingt dernières années, la rivalité entre les clubs les plus titrés du royaume n’a fait que croître.
Depuis le dernier titre de champion d’Anderlecht en 2017, le Club de Bruges a pris l’ascendant en Jupiler Pro League. Mais pour la première fois depuis des années, les Bruxellois se jettent dans la gueule du loup, convaincus qu’ils ne sont pas inférieurs au Club de Bruges. Les trois prochains jours, nous nous plongerons dans les archives pour se remémorer les matchs les plus notoires des vingt dernières années entre le Club de Bruges et Anderlecht au stade Jan Breydel.
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Un spectacle honteux
Pendant six ans, Frank De Bleeckere, le numéro un des arbitres belges, n’a pas été autorisé à arbitrer le topper entre Anderlecht et le Club de Bruges. La raison ? Sa prestation carrément déconcertante le 7 décembre 2002 à Bruges lors du “match de la honte”. Ce soir-là, De Bleeckere s’était laissé provoquer par les joueurs et les supporters et a sorti treize cartes de sa poche arrière. Bertrand Crasson, Sandy Martens, Aruna Dindane et Yves Vanderhaeghe ont reçu un carton jaune, tandis que Birger Maertens, qui portait bien son surnom ‘’le chevalier rouge’’, le capitaine des Mauves Glen De Boeck et Nenad Jestrovic ont été exclus. Les choses se sont tellement envenimées sur le terrain et dans les tribunes du stade Jan Breydel qu’Olivier De Cock et Gilles De Bilde ont écopé d’un PV pour avoir eu des gestes inappropriés envers le public.
Un ajournement forcé
Le topper de l’époque avait une histoire particulière. Tous les policiers disponibles ayant été réquisitionnés pour un sommet européen à Bruxelles, le match, initialement prévu le 26 octobre 2002 lors de la dixième journée, a été reporté au 7 décembre. À cette époque, le Club de Bruges, leader, avait plus qu’une longueur d’avance au classement sur Lokeren et Saint-Trond, tandis que l’écart avec Anderlecht était déjà de onze points. Le match à Bruges était donc la dernière chance pour Anderlecht de ralentir la marche vers le titre des Brugeois. Vu le contexte, la tension ait palpable.
Crasson avait marqué le but de la victoire il y a 19 mois dans le même stade lors du match du titre lors de la saison 2000 – 2001 et l’arrière droit répéta son coup de folie en ouvrant le score sur une passe de Seol Ki-hyeon. Le Club de Bruges était déjà réduit à dix, mais en deuxième mi-temps, les Brugeois ont inversé le cours du match contre une équipe d’Anderlecht, qui avait été réduit à neuf joueurs. De Cock porta le score à 1-1 et c’est Philippe Clement qui inscrivait le but de la victoire à un quart d’heure de la fin. Le Club de Bruges gagna le match, mais en raison des scènes apocalyptiques que les joueurs avaient servis, le résultat passa finalement au second plan.